Stage de sculpture dans nos ateliers de St Exupéry
Bonjour
En avril à l’atelier de poterie, une multitude de petits individus ont envahi nos étagères. Désormais ils attendent sagement la suite des évènements : séchage et cuisson afin de nous donner le plus beau d’eux-mêmes. En effet, le «grès noir fine chamotte» qui est de couleur marron sombre, se fonce plus ou moins lors de la cuisson. C’est à la température maximum de 1260° qu’il atteint sa perfection, couleur noir de geai (ou de jais) et un aspect lustré ne nécessitant au final, aucun émail ni aucune patine, tant son rendu est sublime.
C’est autour de Véronique Rougy que nous avons appris à sculpter. Cela c’est fait sur deux jours avec deux groupes différents. Comme d’habitude l’ambiance fut excellente.
Tout sourire aux lèvres, Véronique, n’a cessé de nous prodiguer ses techniques de pro afin de façonner de nos mains (c’est une façon de parler, car il fallait éviter de toucher la terre avec les doigts, mais plutôt la façonner avec les outils, qui n’absorbent pas l’humidité de la terre, eux !) des petits personnages en pied, ayant si possible aussi belle allure que le modèle
de Véronique qu’elle nous avait apporté bien sûr.
Mais malgré ses bons conseils, et nos bonnes résolutions, nous n’étions pas certaines d’arriver à faire aussi bien...
Mi-mai. Ca y est, ils déchirent leur chrysalide, ils découvrent le monde. « Marre de sécher sous une cape imperméable ! » (la future maman sort des urgences!)
...Bref, du bloc de terre cubique qu’elle nous avait mis sous le nez, devait jaillir le personnage que nous étions sensé reproduire ! Pas simple, surtout quand il faut éviter de toucher avec les doigts, que l’eau pour humidifier la terre est interdite et que seule la salive est tolérée ! On en a bien bavé quand même !!!!
Pas facile la vie d’artiste ! Quelques pressions par ci par là, quelques étirements et voilà que l’argile se déforme et se transforme en un piton rocheux d’environ 30 cm de haut. Certains pitons deviendront presque des Demoiselles Coiffées.
Mais ce n’est que le début ! En arrondissant le sommet, et en lui serrant un peu le kiki 4 cm en dessous on réalise un semblant de tête. Quelques coups d’ébauchoir dans l’argile pour tracer les repères essentiels : emplacements des clavicules, de la poitrine, de la taille, des hanches, et de l’aine.
De part et d’autre du cou apparaissent les trapèzes, puis les épaules se dessinent. Les pectoraux se gonflent, la taille se fige, puis les fesses rebondissent. Surgissent enfin des moignons de cuisses, puis des jambes entières flanquées de pieds boudinés et douloureux.
C’est taillé à la hache bien-sûr ! C’est un travail grossier, plein d’incertitudes mais pas encore branlant. Rassurez-vous, ça ne va pas tarder à chanceler tout ça, surtout pour celles qui ont voulu faire du zèle avec des personnages contre-indiqués par la prof « veillez pour la première fois, à construire une base solide et assez large afin que votre personnage reste stable sur la tournette ». Quelques potières, comme moi d’ailleurs, ont fait la sourde oreille, elles ont voulu sculpter des jambes longues, fines et galbées et arriva ce qui arriva : la grande gamine qui faisait de l’accrobranches a été obligée de s’assoir et la femme enceinte est tombée sur les genoux ! Les bras nous en tombent !
- Ah oui les bras au fait, on fait comment ?
- « On fait des colombins et on les fixe aux épaules »
Evidemment !
Evidemment ça va de soi ; ça n’a l’air de rien une fois le travail accompli ! Mais avant !
Pour sculpter ou modeler, il faut être un peu chirurgien esthétique quelque part. Il faut savoir gonfler des seins trop menus, raboter des hanches trop larges, affiner une taille trop épaisse, allonger des muscles, fuseler des cuisses, affiner les mollets, les chevilles… Pas facile la vie d’artiste, Il suffit aussi d’un cou trop gracile et vous perdez la tête !
Il faut être un peu styliste aussi, savoir habiller le mannequin, lui donner fière allure, le révéler entièrement à lui-même, le sublimer, l’embellir, le magnifier.
Tout ça pour vous dire que nous avons fait de notre mieux et que même si nos sculptures ne sont pas aussi merveilleuses que celles de Véronique, certaines s’en rapprochent un peu quand même.
Dans l’ensemble, et même si elles n’arrivent pas encore à la cheville de la prof, je crois que les stagiaires se sont régalées par leurs créations artistiques et aussi lors du piquenique qu’elles ont partagé à midi dans le parc Sasso Marconi inondé de lumière.
A une prochaine !
Et en attendant jetez un œil sur nos œuvres d’art.
Pierrette AUGUSTE
